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Histoire et Poésie
L'An Vers
An : comme années mémorables de l'Histoire
Vers : comme narration en vers
Mireille Masson
Séduite, Dame Eiffel, coule un regard ému
Vers cette longue allée, cette célèbre avenue,
Enorgueillie du mythe "la plus belle du monde",
Signature encensée à des lieues à la ronde,
Fameux Champs-Elysées, fier chemin de la gloire,
Sillage des prestiges, voie des fêtes, des victoires ;
Elle fut un marécage, avant qu'une souveraine,
Marie de Médicis, créa le Cour la Reine,
Ancestrale promenade, empruntée pour flaner.
En haut de l'Avenue, la Dame, émerveillée,
Admire l'Arc solennel, exaltant la victoire,
Le triomphe d'Austerlitz, témoignage de gloire
De l'Empereur vainqueur, Napoléon Premier
Inscrits dedans la pierre, ses exploits guerriers.
Le regard allongé sur la ligne d'horizon,
La grande Tour s'abîme dans la contemplation
Du grandiose édifice, d'une insolente blancheur,
Sentinelle vigilante, superbe Sacré Coeur,
Transperçant les nuées de ses dômes, campaniles,
Virginale basilique, fleuron de la grande ville,
Sur la butte Monmartre, que Nerval a chanté,
Village parisien, aux artistes, consacré.
Aux pieds de la Grande Dame, un carré de verdure,
Baptisé Champ de Mars, une parcelle de nature,
Devant la prestigieuse Ecole Militaire,
Performant Institut dans les Arts de la guerre.
Un cadet de renom y suivit formation
Un certain Bonaparte, et cette création
De Louis, le Roi-Soleil, porte la signature.
Louis XIV érigea une oeuvre d'envergure,
L'Hôtel des Invalides, havre de réconfort,
Pour combattants meurtris, mutilés dans leur corps.
Le dôme resplendissant, de feuilles d'or recouvert,
Garde, en son coeur, sur un socle de granit vert
Le tombeau de porphyre où gît Napoléon
La pierre pourpre des Empereurs, altière tradition.
La Tour, en sa hauteur, reconnaît sa fierté :
Reine parmi ces joyaux déployés à ses pieds.
Amusée, elle observe les frêles embarcations
Esquifs fragiles qui glissent, silencieux, sous les ponts,
Arches gracieuses, posées, sur la Seine docile :
Artère nourricière, onde enlaçant la ville.
Soudain, perçant l'azur, une voix angélique
Nuances cristallines, aux accents pathétiques :
"Paris, je suis Geneviève, vierge de blanc vêtue,
Drapée de voiles mauves, j'ai naguère contenu
Attila et ses Huns, offert aux Parisii
Soutien et protection, un amour infini.
Dans la flèche bénie de ma chère cathédrale
Gisent mes humbles reliques, dans une châsse sépulcrale".
Monsieur Gustave Eiffel, à jamais votre nom
Est gravé dans le fer du chef-d'oeuvre de renom
Qu'est cette Tour Eiffel.
Mireille Masson
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