L'An Vers

Ô, Dame longue et sombre, comment te décliner ?

Es-tu cet Ange noir, au sein d'ardentes  nuées ?

Conviant des âmes blêmes à ton feu éternel ?

Que cachent tes masques funèbres ; une face pluriel ?

 

Pluriel est ta beauté ? Image éthérée,

Où le rictus hideux d'un démon insensé ?

Insensé ton visage ! Fantasme de l'espoir ?

Ou crainte originelle ? A quoi devons-nous croire ?

 

Au dernier souffle, tu  te révèles et on te suit !

On franchit le passage, où nous mènes-tu ainsi ?

Sur ce chemin nouveau, ponctué de soupirs,

Gagnerons-nous l'Eden, dans ton lugubre Empire ?

 

Ou trouver le néant est-il la seule issue ?

La faux que tu brandis, frappe-t-elle au dépourvu ?

La lame infecte tranche t-elle, en cadence programmée ?

Tant de coeurs ionnocents, de coupables désignés ?

 

Illustre ! Es-tu la clé de l'apparent mystère

De la vie ? Es-tu si séduisante que, sur terre,

D'aucuns convoitent l'extase de ton glacial baiser ?

 

Laide et vile tu dois être pour qu'une majorité

Ne désirent t'inviter à leur dernier repas,

Au banquet de la Mort, festival du Trépas !

                                                                        Mireille Masson