top of page
Marie Antoinette

Agée de quatorze ans, elle rencontre son destin,

A Versailles, celui d'épouser le Dauphin.

Ils seront les souverains du royaume de France,

Louis XVI et Marie Antoinette, piètre alliance.

La jeune Reine, gracieuse, en sa démarche légère,

Liée au protocole de cette Cour sévère :

"Etiquette et Usages, Règles à respecter",

Dans un monde précieux, tente de s'échapper.

En compagnie restreinte, au Petit Trianon,

Loin de son rôle de Reine et de ses soumissions,

Où sa nature enjouée peut enfn s'exprimer.

Eprise des idées de Jean Jacques Rousseau , Marie Antoinette désire, dans son Hameau de la Reine, vivre "au naturel".

 

Dans ce refuge intime, elle fait aménager

Féériques merveilles, un temple de l'Amour,

Une grotte discrète où l'eau déferle et court.

Ce havre délicieux abrite des réjouissances,

Réceptions fastueuses, bals, théâtre, musique,danse.

Au Hameau de la Reine, son village charmant,

Elle vit des bonheurs simples, vêtue modestement,

D'une robe de percale blanche ; sur ses cheveux poudrés,

Un chapeau de paille, sobre, elle est ainsi parée,

Prête à interpréter les rôles ingénus

De fermière, de bergère, ses plaisirs incongrus.

 

Hans Axel de Fersen, Comte suédois

 

La Reine est amoureuse ; mais ses tendres pensées

N'atteignent pas le Roi ; douces, elles vont effleurer

L'objet de son émoi, le coeur d'un beau Suédois,

Un Comte qui l'a troublée, au bal de l'Opéra :

Hans Axel de Fersen, aux charmes ravageurs,

De Marie-Antoinette, a capturé de coeur.

Des rendez-vous secrets embrasent le foyer

Brûlant de leur amour ; c'est l'âme déchirée

Qu'elle assiste, impuissante, aux départs répétés,

De l'élégant Fersen, pour rallier l'armée.

Des lettres passionnées apaisent les tourments

De la séparation, douloureux déchirements.

 

 

Mais pourquoi tous ces cris, ces vociférations ?

Et que font tous ces gens, hurlant sous son balcon ?

Son front charmant est ceint de la couronne de Reine

Pourquoi s'appliquent-ils à scander l'Autrichienne" ?

Pauvre Reine insoucieuse, oublierais-tu les guerres,

Qui meurtrirent l'Autriche et la France, naguère !

 

Loin du luxe, loin du faste, ce matin, elle s'éveille,

Plus rien de ses trésors, plus rien de ses merveilles,

Qui égayaient ses yeux, dans ses appartements !

A la Conciergerie, que de sombres tourments !

Cette prison lugubre est sa désespérance ;

Son corps usé, flétri, n'est qu'angoisse et souffrances.

 

 

 

Pour son ultime voyage, une immonde charrette

La mène à l' Ã©chafaud, le long d'une foule muette.

Ses cheveux, blancs, coupés, ses poignets entravés,

Extrême humiliation qu'il faut lui infliger,

En traversant Paris, pour son dernier adieu,

C' est un respect ému qu'offre le peuple silencieux.

 

Une lame aiguisée a tranché cette flamme

Qui exaltait le coeur de cette noble Dame.

                                                  

                                                                Mireille Masson

 

 

bottom of page